Codovirevol

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La fidélité lors du transfert d’informations génétiques est généralement essentielle pour la vie, mais la non-fidélité peut s’avérer avantageuse lorsqu’elle confère un avantage évolutif.

Le système immunitaire génère constamment de la diversité pour faire face aux défis répétés des pathogènes, et beaucoup de virus, en réponse à cela, développent des mécanismes afin de générer une diversité qui puisse leur permettre d’échapper aux défenses immunitaires, même au prix de forts taux de mutation.

Chaque acide aminé est codé par un ou plusieurs codons "synonymes". Cependant, pour un acide aminé donné, les codons employés préférentiellement varient d'un organisme/tissu/gène à l'autre.

Les codons synonymes ne sont pas utilisés au hasard et ne sont pas tous traduits avec la même efficacité.

Une large proportion de virus infectant l’homme, en particulier ceux causant des infections chroniques, présentent une mauvaise adaptation aux préférences d’usage des codons de leur hôte. Cette observation est bien un paradoxe, puisque les gènes viraux dépendent complètement de la machinerie de traduction humaine pour la synthèse protéique.

Nous faisons l’hypothèse que la maladaptation des virus aux préférences d’usage des codons humaines pourrait leur conférer un avantage évolutif en ayant un impact sur la fidélité de traduction, aboutissant potentiellement à la synthèse d’une population de protéines virales mal définie, fournissant ainsi des moyens d’échapper à la surveillance du système immunitaire.

Nous utilisons différents modèles cellulaires, des outils moléculaires (séquençage NGS, protéomique), afin de traiter ces questions d’évolution expérimentale. Les perspectives à long terme sont la meilleure compréhension de l’impact du biais d’usage des codons sur les infections chroniques causées par des virus et la génération de modèles mathématiques pour les interactions hôtes-pathogènes.

Contributeurs

Antonin Demange, Marion Picard, Fiona Leblay, Fanni Borveto, Laura Byk, Ignacio Bravo